Le château de Chaulnes

Situé à Noyarey, le Château de Chaulnes est une ancienne maison seigneuriale qui tire son nom d’une branche de la famille des Chaulnes. Selon certaines sources, cette famille aurait des origines en Picardie, tandis que d’autres la situent directement dans le Tonnerrois en Bourgogne. Quoi qu’il en soit, un membre de cette famille s’est installé dans le Dauphiné à la fin du XVIe siècle ou au début du XVIIe siècle, donnant ainsi naissance à ce château.

Au XVIIIe siècle, le château et son domaine ont appartenu à deux évêques qui se sont succédé au diocèse de Grenoble. Aujourd’hui, l’édifice est en bon état général et appartient à un propriétaire privé. Celui-ci utilise le château à des fins commerciales, notamment pour des réceptions, des expositions et autres projets événementiels. Les visiteurs peuvent ainsi profiter de la beauté et du charme de ce lieu historique, témoin d’un riche passé.

Les propriétaires historique du château

Au départ, le lieu de séjour du baron de Sassenage, membre de la famille aristocratique Béranger-Sassenage, était probablement un simple pavillon de chasse. Cette famille est surtout connue pour leur résidence principale, le château de Sassenage, situé à environ 4 km de la paroisse de Noyarey. C’est Anne de Montaud, la mère de Philibert de Sassenage, qui a vendu en 1531 les terres de « Veurey et de Noyaray » à François Vachon. Ainsi, le bâtiment qui avait été le lieu de séjour du baron de Sassenage est alors passé entre les mains de nouveaux propriétaires.

En 1613, Antoine de Chaulnes, qui était président du bureau des finances de Grenoble et seigneur de la Bâtie-Meylan, achète les terres de Noyarey à Marc de Vachon, descendant de François. Après plusieurs cessions de terres et ventes successives, le domaine de Noyarey revient finalement entre les mains de la famille de Chaulnes grâce à Marguerite de Chissé, épouse de Claude de Chaulnes. Le fils de Marguerite, Joseph de Chaulnes, obtient l’érection du domaine en marquisat par lettres patentes datant de mars 1684, enregistrées au Parlement du Dauphiné le 19 août 1684, et devient ainsi seigneur des lieux. Par la suite, son frère Paul de Chaulnes lui succède à la tête du domaine. Paul de Chaulnes est connu pour avoir été évêque de Grenoble entre 1721 et 1725.

Le château de Noyarey changea de propriétaire après que Guinetière de Chaulnes, dernier membre de sa famille, lègue les terres de Noyarey et de Veurey aux pauvres de l’hôpital général de Grenoble en 1741. Les terres furent ensuite vendues à Jean de Caulet en 1743 qui les utilisa comme résidence d’été. Après plusieurs changements de propriétaires, le château fut finalement cédé au baron Thomas en 1831.

Joseph-Marie Thomas est né en 1771 et a occupé le poste d’intendant militaire de la 7e Division à Grenoble. En mars 1827, il a été titré baron « à titre personnel » par le roi de France Charles X. En 1830, Thomas a acquis le château et a créé ses propres armoiries. Il a ajouté deux tourelles à chaque extrémité de l’édifice, ce qui a modifié son apparence extérieure pour lui donner un aspect plus prestigieux. En juin 1845, Thomas a obtenu l’hérédité de son titre pour son fils, Hippolyte Gatien Baron Thomas, qui a hérité du domaine à sa mort en 1849. Hippolyte Gatien est décédé au domaine de Chaulnes le 25 juillet 1878. En raison d’une succession partagée entre plusieurs héritiers, la famille Thomas a vendu le domaine du château à la famille du général Édouard Deverre.

Quelques années avant cette vente, après la Première Guerre mondiale, des dames patronnesses de nationalité américaine appartenant à l’église méthodiste épiscopale de New York ont décidé de créer plusieurs orphelinats, dont un établissement réservé aux garçons dans les dépendances du château. Les enfants ont ensuite été transférés dans un autre établissement situé dans la commune de La Tronche en 1919.

Dans les années 1920, la famille Deverre, qui comprenait des militaires et des banquiers, a acquis le domaine du château de Chaulnes. En 1927, le général Édouard Deverre a été assassiné dans le train Grenoble-Lyon alors qu’il revenait du château, propriété de son neveu, le capitaine Jean-Victor Deverre, qu’il visitait régulièrement. L’affaire a été largement couverte par la presse, y compris un article paru dans Le Petit Journal le 8 juillet 1927. L’enquête a permis au parquet de Dijon de se lancer sur la piste d’un tueur en série probable, qui a finalement été arrêté et condamné en Belgique en mars 1931 pour des faits similaires.

Le château est resté la propriété de Jean-Victor Deverre, qui a terminé sa carrière militaire en tant que général et est décédé en 1973. Dans les années 1980, le château a été vendu à un restaurateur.

Le château et son domaine restent une propriété privée. Cependant, l’édifice et ses jardins ont été aménagés pour accueillir des événements privés et publics tels que des mariages, des séminaires, des expositions artistiques et autres. Le château dispose de vastes salles pouvant accueillir jusqu’à deux cents personnes pour des événements.